Victoire des cheminots et du droit de grève:

Sncf : Accord obtenu par les conducteurs de TER après 59 jours de lutte

Article de Philippe Jérôme ( L’Humanité du 7 février 2009)

Par 60 voix contre 2, les conducteurs de TER qui participaient hier matin, en gare de Nice, à un nouveau « temps fort » ( grève de 75% du personnel) de l’action revendicative engagée par la CGT début décembre, ont dit « oui » à l’accord négocié la veille pendant 23 heures non-stop, entre les syndicats de cheminot ( CGT, CFDT, FGACC ) et les dirigeants nationaux de la SNCF. En conséquence de quoi, dès hier après midi, la circulation des TER revenait progressivement à la normale sur la Côte d’Azur, après deux mois de pagaille sur le réseau.

La CGT est confortée par la décision qui fera date du TGI de Marseille déclarant légale et non pas abusive la nouvelle forme d’action gréviste mise au point par les cheminots niçois. ( nos précédentes éditions).

« 90% de nos revendications sont satisfaites », pouvait affirmer le délégué CGT du personnel, Cyrille Poggi, au cours de l’assemblée générale des grévistes précédant le vote. Il remerciait Gérard Piel, Vice Président communiste de la Région PACA, d’être intervenu pour que la négociation se débloque. Il rappelait que la grève avait été provoquée par la mise en service annoncée de 20% de trains supplémentaires, un matériel payé par la Région PACA et la Principauté de Monaco, sans que la SNCF procède à la moindre embauche. L’accord conclu prévoit la création de deux écoles de formation pour 24 futurs conducteurs recrutés dans le bassin d’emploi local et, en attendant la fin de leur apprentissage, le renfort de 13 agents détachés, ce qui devrait permettre de maintenir dans la limite de 200 kilomètres, préconisée par la médecine  du travail, les trajets quotidiens effectués aux manettes d’un TER. Dans le contexte actuel, où il n’est question que de gains de productivité et de réductions d’effectifs, la CGT n’hésite pas de ce point de vue, à qualifier l’accord d’ « historique ». Car outre ces embauches de jeunes, la SNCF s’est engagée à « ne pas augmenter en juin 2009 la productivité des conducteurs de TER » et à rouvrir un foyer en montagne près de la gare de Breil-sur-Roya. « C’est grandiose ! » disait un gréviste, ému aux larmes, avant de déposer son bulletin dans l’urne et de chanter, sous la pluie, avec ses camarades un « Tous ensemble, ouais ! » enfin victorieux.

Philippe Jérôme