Récréation agitée pour les lycéens de l'Amiral-de-Grasse!
Article paru dans Nice-Matin, édition du 9/01/09
Récréation agitée pour les lycéens de l'Amiral-de-Grasse, dispersés à coups de gaz lacrymogène, hier !
À 10 heures, quelque 150 élèves profitent de leur quart d'heure de pause pour bloquer le rond-point des Chasseurs alpins sous les fenêtres du commissariat, afin de protester contre le projet national de suppression de postes dans l'Éducation nationale. Poubelles renversées sur la chaussée, ils bloquent la circulation.
Un désordre qui fait mauvais genre et pas franchement du goût du sous-préfet Claude Serra et de la commissaire Véronique Morandi qui attendent, d'une minute à l'autre, Francis Lamy, préfet des Alpes-Maritimes, venu visiter le nouveau commissariat !
Quatre policiers tentent alors de disperser les manifestants. En vain. Gilet de police sur le dos, la commissaire Morandi déboule pour leur prêter main-forte. Tente d'arracher le mégaphone des mains des leaders de la manif. Le ton monte, les lycéens résistent. L'un des policiers dégaine alors sa bombe lacrymogène et arrose copieusement les lycéens, obligés de reculer. On tousse, on se frotte les yeux.
Riposte policière disproportionnée ?
Une riposte que certains témoins ont trouvée disproportionnée et excessive face à des lycéens déterminés, mais non belliqueux.
Mégaphone - confisqué - en main, la commissaire Morandi ordonne alors aux élèves de regagner leur établissement. Sous les yeux de dizaines d'élèves qui assistent à la scène depuis la cour du lycée qui domine le rond-point. La récréation est finie.
« Nous allons certainement lancer des procédures pour entrave à la circulation. C'est inadmissible ! Il suffit d'un blocus comme celui-là pour paralyser la ville », commente le sous-préfet. « Il n'y avait aucune personne majeure pour encadrer la manifestation, il ne faut pas exagérer, ajoute la commissaire. Je ne comprends pas comment on peut laisser des jeunes faires ça dans la rue. C'est très dangereux ! Un automobiliste en colère aurait pu leur rouler dessus. »
Prévenus pourtant des intentions lycéennes, les services de police n'imaginaient pas que la jeunesse bloquerait le carrefour.
Côté manifestant, la bombe lacrymogène n'a pas refroidi les esprits. Bien au contraire. Après avoir regagné calmement les salles de classes, certains admettaient volontiers que la prochaine fois, ils ne « se laisseraient pas faire ! »
Quelques remarques:
Les embouteillage, aux carrefours d'entrée de la ville, n'ont malheureusement pas besoin de manifs lycéennes pour bloquer la circulation !
Les lycéens ont averti les autorités, ils peuvent s'exprimer, manifester , sans "l'encadrement" d'adultes. Ces mêmes adultes, parents, enseignants, citoyennes et citoyens, sont nombreux à les soutenir et à lutter avec eux contre la casse de tout le système scolaire.
Nous constatons l'efficacité du système répressif grassois, quand l'ordre est menacé par des groupes de lycéens dont le principal danger qu'ils véhiculent sont leurs idées.